L'assurance peut-elle bénéficier des réseaux sociaux?
Des réseaux sociaux ont aidé à faire augmenter la souscription de produits d'assurance, au cours d'une expérience indiquant qu'il existait un potentiel en matière d'amélioration des ventes et d'éducation en assurance.
Des chercheurs ont évalué le rôle de l'information et des réseaux sociaux sur le taux de souscription à l’assurance rizicole en se servant de données issues d'une expérience de randomisation pour laquelle des informations ont été soit directement fournies par le biais de réunions dans des villages ou soit indirectement à travers des réseaux sociaux.
Les chercheurs ont d'abord réparti les villages en deux groupes, de manière aléatoire. Dans les villages retenus pour les besoins de l’expérience, ils ont organisé une réunion dans le but de présenter le programme d'assurance rizicole et d'expliquer en quoi consistait le produit d'assurance ; pour ce faire, ils ont invité des sous-ensembles de ménages constitués par sélection aléatoire à y assister. À la fin de la réunion, les représentants des ménages étaient invités à souscrire une assurance. Par des visites de porte à porte qui ont été effectuées plusieurs jours après les réunions dans les villages retenus pour l’expérience, il a été demandé à la partie des ménages qui n'avaient pas été invitée à ces réunions de se faire inscrire. Par ailleurs, dans les villages qui n’avaient pas été retenus pour l’expérience, aucune réunion n'a été proposée et tous les ménages ont été invités à se faire inscrire au cours de visites de porte à porte. Les chercheurs s'attendaient à ce que les ménages qui avaient assisté aux réunions dans les villages retenus seraient plus susceptibles d'acheter le produit que ceux qui n'avaient reçu qu'une visite de porte à porte dans ces mêmes villages, vu qu'ils avaient été exposés à plus d'informations et étaient mieux à même de comprendre le contenu du programme et le produit.
Ils ont trouvé que les ménages qui avaient assisté aux réunions dans les villages retenus avaient été plus nombreux – dans la proportion de 12 % – à souscrire une assurance que ceux des villages qui n’avaient pas été retenus. Point peut-être encore plus important, le taux d'inscription parmi les ménages vivant dans les villages retenus qui n’avaient pas été invités à la réunion était aussi 7,7 % plus élevé que celui des ménages des villages non retenus, ce qui est une indication des retombées positives qu’ont eues les informations qui ont circulé des ménages qui avaient assisté aux réunions vers ceux qui n'y avaient pas été invités. Les chercheurs ont estimé à 4% l’augmentation des souscriptions, pour les personnes des villages retenus n’ayant pas assisté à une réunion mais connaissant quelques personnes y ayant assisté.
Vu les contraintes de ressources en matière d’éducation à l’assurance, l'étude donne des pistes pour des actions d’éducation à l’assurance plus ciblée. Une façon économique de faire progresser les souscriptions aux assurances pourrait donc consister à offrir une éducation à l’assurance à des ménages spécifiques d'un village choisis en fonction d’une forte sociabilité et de leur rôle de leadership, et à utiliser les réseaux sociaux pour étendre les effets d'un enseignement à un plus grand nombre d’agriculteurs.
Pour obtenir d’autres informations sur la méthodologie et les résultats de cette recherche, voir le Document de recherche no. 8.